lundi 5 décembre 2011

Ikianja, terre où mes aïeux reposent.


















Epuisées par de longues veilles,
harassées mais fidèles,
les grilles du jardin n’ont offert
qu’une amicale résistance.
Je suis chez moi, ici,
et même les herbes folles
me témoignent du respect.
Peu m’importent les ruines,
elles peuvent flirter avec le vent,
ma mémoire sait encore
combler toutes les béances.
Longue fut la route,
mais il a fallu me délester
de mes rêves, de mes colères
pour pouvoir les regarder en face.
Et ils sont là.
Ils sont ma chair,
ils sont mon souffle,
ils sont mon sang.
Ils m’attendent, moi dont la langue
a oublié les mots, les silences,
Moi, usé par l’âpre existence.
Ils me disent qu’en ces pierres
ne peut naître le reproche...
Et dans la pâle lueur de ce soir,
vigile de l’éternité,
j'entrevois un peu de poussière,
à l’endroit qui est ma place.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

But there's no need to hurry, Bro. Dust, like heaven, can wait...

Iris a dit…

Ces quelques vers...
Quelle élégante façon d'entr'ouvrir son coeur, de faire part de son émotion, de son ressenti et de ses pensées !
Ceci, tout en finesse et avec beaucoup de pudeur. C'est magnifique. Comme une berceuse, on voudrait que cela ne finisse jamais. Merci.

fan_de_jazz a dit…

Doux Jésus ! Sans avoir les clés pour parler de poésie, là je dois dire que je kiffe. Tu maîtrises, mec. Et maintenant j'ai la super-preuve que tu n'es pas un souchien (gaulois, français de souche, bolos quoi !). Grosse déprime :-)

laingama a dit…

@Anonyme : Neither haste nor slowness. In the realm of fancy, there is no past, no future, only the present time. Eternity in a way. Here and now.

@Iris : Merci Iris, ravi que cela te plaise. La trahison des mots a parfois cette vertu : elle révèle, et peut-être d'abord à soi-même.

@fan_de_jazz : Arrête ! Les souchiens ne sont pas tous des bolos.