jeudi 19 février 2015

L'apprenti et Dieu.

  Plus feignant que mes trois jeunes frères, j'avais choisi d'apprendre le valiha plutôt que le piano quand il a fallu s'inscrire au conservatoire. Bonne pioche ! Très vite leurs cours avaient viré au cauchemar avec un prof allemand qui ne supportait ni les dos avachis, ni les poignets mous et encore moins les doigts trempés de sueur... alors que je me la coulais douce avec mon instrument primitif, basique et un enseignant bonhomme s'il en était.
  Comparés aux gammes et exercices qu'ils se farcissaient, mes entraînements étaient si childish que j'en avais mauvaise conscience. Je me rassurais en me disant que lorsque je jouerais comme Rakotozafy, l'argent des parents n'aura pas été dépensé pour rien.

  C'était avant. Il y a longtemps. Jamais je ne jouerai comme Rakotozafy, car personne au monde ne le peut. Paddy Bush avait appelé son documentaire sur notre grand homme "Like a God when he plays." Je l'aurais réalisé, j'aurais fait moins long: "God".

  Aujourd'hui, j'ai un bon niveau qui impressionne parfois ceux qui aiment la musique traditionnelle mais n'en jouent pas. Ils me mettent mal à l'aise avec leurs louanges et je voudrais qu'ils mesurent la différence qui peut exister entre un amateur et un maître.

 Voici "Ny fitia raha vao miaraka" shooté avec mon phone lundi dernier;

puis par Rakotozafy, un enregistrement du début des années 60. Soyez sympa avec vos oreilles, écoutez mon interprétation en premier :-)

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