vendredi 19 juin 2009

Allez au diable, monsieur Obama !*


L'Amérique n'en a pas fini avec son lourd fardeau. Même si, en l'occurence, il n'est plus question des Philippines mais du Moyen-Orient, Barack Obama - dont la couleur de peau est légèrement inappropriée - n'a pas pu ne pas repenser à ces vers de Kipling, écrits plus d'un siècle plus tôt:
O Blanc, reprends ton lourd fardeau;
Tes récompenses sont dérisoires:
Le blâme de celui qui veut ton cadeau,
La haine de ceux-là que tu surveilles.
Presque simultanément, ces derniers jours, le meilleur ennemi et l'ami le plus fidèle ont craché sur sa main tendue et l'ont envoyé sèchement paître. Le premier en élisant de nouveau ce fêlé d'Ahmedinejad à la tête du pays; le second en ayant fait mine de l'avoir entendu. Fait mine seulement, parce que si le discours de Netanyahou peut faire illusion ( Il est pour un Etat palestinien, rien que ça ! ), les commentateurs du monde entier, en le débarassant de ses boursouflures, en ont démontré la perfidie. A cet exercice, Robert Solé, dans le Monde du 16 juin, s'est montré le meilleur:
Chers amis palestiniens,

Moi, Benyamin Nétanyahou, premier ministre d'Israël, je reconnais solennellement que vous avez droit à un Etat. Mais cela suppose un certain nombre de conditions.

1) Cet Etat n'aura pas d'armée. Pas de souci non plus à se faire : nous assurerons sa défense avec toute l'attention que vous imaginez.

2) Il appartiendra à cet Etat de se trouver un territoire. C'est votre affaire, et nous n'avons pas à nous en mêler. En tout cas, ne comptez pas trop sur la Cisjordanie : nos colonies continueront à s'y développer, en vertu d'un accroissement naturel de population.

3) A vous aussi de choisir votre capitale, en toute liberté. Sachez simplement que Jérusalem nous appartient, et qu'elle est indivisible.

Voilà. J'ai fait un grand pas, qui devrait calmer Obama et me valoir le prix Nobel de la paix. La balle est maintenant dans votre camp.

Benyamin Nétanyahou


P-S : Si votre futur Etat pouvait éviter d'avoir une Constitution, un Parlement, une police, une justice, une diplomatie et des services publics, cela faciliterait beaucoup les choses.

* Le titre de ce billet paraphrase sans vergogne la très élégante saillie d'un certain Mélenchon, obscur politicien français.


3 commentaires:

Pela a dit…

Oté Laingama ! Koman ilé ? Bon alors tu le reprends plus sérieusement ce blog lol ? Sérieux ça m'a manqué, même si je t'avoue que j'ai du mal à m'intéresser à leur guerre interminable les Palestiniens et les Israeliens. C'est parce que je suis trop loin et que ça n'affecte pas ma vie quotidienne peut-être.
Mais est ce que tu n'es pas trop dur avec eux ? Le président iranien a été élu par des dizaines de millions de personnes quand même, et Nétaniaou bénéficidu soutien de la majorité des israeliens. Ont-ils tous tort ?
Pareil pour Mélenchon: connais pas. Qui c'est ?

Anonyme a dit…

Pela, es-tu vraiment sure que le proche orient n'affecte pas ta vie quotidienne ? Tu ne râles jamais contre le prix de l'essence ? Et toutes ces fouilles que nous subissons aux aéroports, tu ne penses pas que quelque part, c'est lié à cette région ? Donc indirectement aux israeliens et aux palestiniens ?

laingama a dit…

Lé la Pela, lé la !

Tort ? Raison ? Tu auras remarqué que je ne me prononce pas. ;-)

Cela n'a rien à voir avec la minorité ou la majorité. Si ?
Quant aux incidences sur la vie quotidienne, Anonyme est dans le vrai. Non ?