vendredi 15 août 2008

Mort d'un poète

Mahmoud Darwich est mort la semaine dernière. Dans mon panthéon personnel, il côtoie les plus grands; sans doute est-ce la raison pour laquelle les mots me manquent aujourd'hui pour en parler, mais pour une fois, un homme politique vient à mon secours. L'éloge funèbre de Mahmoud Abbas est parfait:
Le 9 août fut un jour de clarté pour la culture et l'histoire palestiniennes et pour l'humanité, lorsque ce cavalier tenace a quitté la poésie et la littérature pour laisser en nous un soleil qui ne se couche pas et une rivière qui ne cesse de couler, emplie de bonté, d'humanité et d'espoir.
L'identité et Ma mère sont ses poèmes les plus connus, mais il y en a d'autres - tellement d'autres - qui méritent d'être lus. Quant à moi, celui qui me le rappelle le plus, est celui-ci:
Quand tu prépares ton petit-déjeuner, pense aux autres. (N’oublie pas le grain aux colombes.)
Quand tu mènes tes guerres, pense aux autres. (N’oublie pas ceux qui réclament la paix.)
Quand tu règles la facture d’eau, pense aux autres. (Qui tètent les nuages.)
Quand tu rentres à la maison, ta maison, pense aux autres. (N’oublie pas le peuple des tentes.)
Quand tu comptes les étoiles pour dormir, pense aux autres. (Certains n’ont pas le loisir de rêver.)
Quand tu te libères par la métonymie, pense aux autres. (Qui ont perdu le droit à la parole.)
Quand tu penses aux autres lointains, pense à toi. (Dis-toi : Que ne suis-je une bougie dans le noir ?)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu as des bonnes lectures, mon frère. Pour nous, Arabes, malgré nos différences et nos divergences, Mahmoud Darwich était le plus grand. Il vivra éternellement dans nos coeurs. Allah yarhmou.