mercredi 18 juin 2008

Du ravitoto

Je n'ai jamais réussi à cuisiner un ravitoto comme il faut. C'est qu'ici, en Europe, la viande de porc est trop maigre. Aussi quand mes amis vazaha veulent y goûter, je leur propose invariablement celui du Lémurien à Montrouge, ou de l'AS de Madagascar à Cachan: deux restaurants de la région parisienne qui ne m'ont jamais déçu.

En matière culinaire, mes amis sont:

- bourrés de préjugés: ils croient que les plats malgaches sont aussi épicés que ceux de la Réunion, des Antilles ou d'Orient. Rien n'est plus faux.
- téméraires: tous ont surmonté la profonde perplexité qui les saisit lorsque le serveur apporte le ravitoto
- bien élevés: seules Nadera et Myriam ont refusé d'y goûter, pour des raisons religieuses, et Nour, parce qu'elle est très jeune. Les autres, tous les autres, m'ont dit que c'était spécial,... ou original. Il pensent sûrement - ma compréhension du français est limitée - délicieux.

Ceci dit, le ravitoto servi en France, et la remarque vaut pour d'autres plats, est adapté au palais délicat des Français. Dans ma région d'origine, ni oignon, ni ail, ni tomate, ni lait de coco, ni encore moins gingembre n'entrent dans sa préparation. Feuilles de manioc pilées + viande de porc et basta ! Bien entendu il est plus fade, peut-être même amer, mais c'est ainsi que je le préfère.
Vous comprendrez alors pourquoi, le meilleur film (qui ne gagnera jamais - profonde injustice - la palme d'or à Cannes) qu'il m'arrive de passer en boucle est celui-ci. Sans excès de paroles, voyez comment les puristes préparent ce plat que le monde entier ne nous envie pas. A tort.

5 commentaires:

iblog a dit…

comment on sait quand c'est cuit les feuilles de manioc ?

laingama a dit…

Au pifomètre, littéralement ;-)
Disons 3/4 d'heure à feux doux.

laingama a dit…

un seul feu devrait suffire, en fait...

Anonyme a dit…

J'en ai mangé une fois de ce truc là à Mada. Pour vider les intestins à vitesse grand V, il n'y a pas mieux . Vous les malgaches, vous avez l'estomac en acier, LOL. Et le palais aussi, parce qu'objectivement ce n'est pas bon :-)

Je charrie, ce n'est pas parce que je n'aime pas que ce n'est pas bon. C'est peut-être l'inverse, c'est parce que ce n'est pas bon que je n'aime pas.

OK, je sors

laingama a dit…

Petite nature, va !