Je ne me rappelle plus qui, pour choisir un livre, se contentait d'en lire la première phrase. Cela suffit, paraît-il, pour en deviner le contenu. Incapable de tant d'imagination, je triche différemment: je commence par la dernière page. Que l'auteur soit bon et j'ai des chances d'y trouver le condensé de ses idées. Pour qui veut briller dans les salons, c'est fort utile : Oh, vous savez, Simon Leys ne dit pas autre chose dans son dernier ouvrage !... Vous voyez le genre.
Utile, mais terriblement insuffisant sans quelques qualités de sprinter, car aussitôt avoir proférer de telles sentences, il faut déguerpir... Tricher est un sport... En fait, je devrais écrire au passé, car je suis vieux maintenant et plaire à tout prix ne m'intéresse plus.
D'ailleurs ça ne marche pas. Je veux dire que je n'ai jamais séduit quiconque ainsi. Celles et ceux à qui j'avais tapé dans l'oeil s'accrochaient, certains me poursuivant jusqu'au fond des couloirs obscurs. Combien de buffets succulents ai-je loupés ? Combien de mensonges éhontés, pour justifier d'improbables rendez-vous ? Oui, combien de fois, me suis-je retrouvé dehors, sauvé par le gong, mais le ventre vide ? Ah ! Jeunesse insouciante et inconsciente !
Je ne triche plus, mais l'habitude de commencer un livre par la fin m'est restée et, dernièrement, je suis tombé sur ceci:
Juste deux remarques:
- le Malgache n'est pas une île est le genre de livre qui vous fait regretter d'avoir plus bossé les maths que la philo, au lycée (ben oui... Aristote me serait bien plus utile aujourd'hui que Cauchy ou Schwartz )
- d'habitude, les livres sur Madagascar écrits par des religieux me rebutent. N'étant pas croyant, je trouve abusif cette espèce de sous-entendu qui veut que le christianisme soit un prolongement naturel de la religion de nos ancêtres. Que notre monothéisme balbutiant, originel se devait d'être complété par LA Bonne Nouvelle... Zanahary (Dieu-soleil) et Jehovah (Le Créateur) même combat ? Et puis quoi encore !
Cela dit, si tous les curés - et le premier d'entre eux en particulier - témoignaient de la même ouverture d'esprit qu'Alexandre, Coluche n'aurait jamais eu à commettre son désormais classique : des papes, des papes, oui, mais des Panzani !
Quant à ce livre, zapper la partie "christianisante" n'en déséquilibre absolument pas l'argumentation, mais je revérifierai.
Utile, mais terriblement insuffisant sans quelques qualités de sprinter, car aussitôt avoir proférer de telles sentences, il faut déguerpir... Tricher est un sport... En fait, je devrais écrire au passé, car je suis vieux maintenant et plaire à tout prix ne m'intéresse plus.
D'ailleurs ça ne marche pas. Je veux dire que je n'ai jamais séduit quiconque ainsi. Celles et ceux à qui j'avais tapé dans l'oeil s'accrochaient, certains me poursuivant jusqu'au fond des couloirs obscurs. Combien de buffets succulents ai-je loupés ? Combien de mensonges éhontés, pour justifier d'improbables rendez-vous ? Oui, combien de fois, me suis-je retrouvé dehors, sauvé par le gong, mais le ventre vide ? Ah ! Jeunesse insouciante et inconsciente !
Je ne triche plus, mais l'habitude de commencer un livre par la fin m'est restée et, dernièrement, je suis tombé sur ceci:
Le Malgache n’est pas une île, mais, pris entre son complexe d’infériorité et son complexe de supériorité, il ne s’en est pas encore vraiment aperçu. Il se persuade encore de temps en temps qu’il est unique, à la fois incomparable et incompréhensible pour le reste des habitants du monde, incapable de s’en tirer seul et habité d’une richesse sans égale. Il serait peut-être temps de le détromper, en lui montrant d’abord les potentialités qui sont en lui : tout n’est pas à chercher à l’extérieur de son île. Ensuite il comprendra peut-être que le meilleur de lui-même entre en sympathie avec le meilleur de certains peuples ailleurs dans le monde, et qu’il n’a rien à gagner à persister dans son sublime isolement. S’il a tendance à suspecter ou à surévaluer ce qui vient des étrangers, c’est que son histoire, ancienne comme récente, lui a donné des raisons de se méfier. Pourtant, en cherchant bien, il devrait trouver des alliés en dehors de son île. S’il était capable de mettre en connexion les caractéristiques essentielles de sa culture avec l’essentiel de la culture mondiale, il pourrait en tirer un profit immense et nous avec lui, il pourrait tirer au clair un certain nombre de ses énigmes. Pour cela, il faudrait qu’il accepte de sortir des ténèbres dans lesquelles il se cache avec une délectation morose, et qu’il entre dans des courants qui l’emporteraient en dehors de ses frontières.Du Christian Alexandre, dans le Malgache n'est pas une île. J'en parlerai ici bientôt, mais il faut me laisser le temps de le résumer (comment on fait déjà ?)
Juste deux remarques:
- le Malgache n'est pas une île est le genre de livre qui vous fait regretter d'avoir plus bossé les maths que la philo, au lycée (ben oui... Aristote me serait bien plus utile aujourd'hui que Cauchy ou Schwartz )
- d'habitude, les livres sur Madagascar écrits par des religieux me rebutent. N'étant pas croyant, je trouve abusif cette espèce de sous-entendu qui veut que le christianisme soit un prolongement naturel de la religion de nos ancêtres. Que notre monothéisme balbutiant, originel se devait d'être complété par LA Bonne Nouvelle... Zanahary (Dieu-soleil) et Jehovah (Le Créateur) même combat ? Et puis quoi encore !
Cela dit, si tous les curés - et le premier d'entre eux en particulier - témoignaient de la même ouverture d'esprit qu'Alexandre, Coluche n'aurait jamais eu à commettre son désormais classique : des papes, des papes, oui, mais des Panzani !
Quant à ce livre, zapper la partie "christianisante" n'en déséquilibre absolument pas l'argumentation, mais je revérifierai.
2 commentaires:
Pour avoir lu l'ouvrage, je partage votre opinion concernant l'extrait : à mon sens, ce portrait sans complaisance traduit bien le malgache : complexe, insaisissable... il fuit sa propre ombre tout en tentant de l'attraper ! Il apprécie l'étranger tout en s'en défiant constamment, et jamais, en fait ne l'adoptera entièrement....
Il faudra bien qu'il change (un peu)...
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